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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 12:47

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Les Droits de la Femme, 1791

- Olympe de Gouges -

" Homme, es-tu capable d'être juste? C'est une femme qui t'en fait la question; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi? Qui t'as donné le souverain empire d'opprimer mon sexe? ta force? tes talents? Observe le créateur dans sa sagesse; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique.

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un oeil sur toutes les modifications de la matière organisée, et rends toi à l'évidence quand je t'en offre les moyens; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout, tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef d'oeuvre immortel.

L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursoufflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus."

 

Le lundi 8 mars, ce sera la journée de la femme.

Tous les ans, je me disais qu'une Journée de la Femme était aussi ridicule et inutile qu'une Journée du Sac Poubelle ou de l'Ours en Peluche. Bien qu'étant femme, je me disais "pourquoi pas une Journée de l'Homme alors?"; je critiquais violemment les arguments du parti adverse, criant à la discrimination que cette journée prétendait fustiger mais soutenait de par son existence même. Pour montrer mon opposition, en ce jour de la femme, je devenais homme. Concours de vulgarité, déclinaison polie de toute courtoisie, j'arborai le costume 3 pièces de mon frère et décidai de faire pipi debout sur le bord de l'autoroute. En me faisant la bise, les gens me disaient enfin ouvertement que je piquais, et une grosse bosse au niveau de mon entrejambe valait tous les poèmes du monde lorsque je croisais un représentant de la gent opposée. Comble de galanterie, je le hélai par un "Eh, m'sieur, z'êtes trop mignon, putain vous êtes trop bon".

 

En vérité, je me suis toujours contentée - piteusement - d'être contre l'existence d'une telle journée, et contre toute forme de discrimination de genre. Enfin... c'était ainsi jusqu'à ce matin. Non, vous avez bien vu la date, nous ne sommes pas le lundi 8 mars, mais qu'importe au fond? Ce n'est pas parce qu'une journée est commémorative qu'elle implique une reflexion du même acabit; j'ose espérer que l'espèce humaine est capable de réfléchir à un tel sujet quelque soit le jour de l'année.

Dans l'idée de faire un article virulent et drôle - c'est tellement plus simple et plus puissant de tourner en dérision les choses plutôt que d'y opposer des arguments - je me renseignai tout de même sur les droits de la femme, Olympe de Gouges et les Nations Unies. Et j'ai mieux compris, j'ai saisi ce qui m'échappait depuis des années.

J'ai lu la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, et dedans, j'y ai trouvé l'origine de la journée de la Femme.

Article 4
1
. L'adoption par les Etats parties de mesures temporaires spéciales visant à accélérer l'instauration d'une égalité de fait entre les hommes et les femmes n'est pas considérée comme un acte de discrimination tel qu'il est défini dans la présente Convention, mais ne doit en aucune façon avoir pour conséquence le maintien de normes inégales ou distinctes; ces mesures doivent être abrogées dès que les objectifs en matière d'égalité de chances et de traitement ont été atteints.

2. L'adoption par les Etats parties de mesures spéciales, y compris de mesures prévues dans la présente Convention, qui visent à protéger la maternité n'est pas considérée comme un acte discriminatoire.

Article 5
Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour :

a) modifier les schémas et modèles de comportement socio- culturel de l'homme et de la femme en vue de parvenir à l'élimination des préjugés et des pratiques coutumières, ou de tout autre type, qui sont fondés sur l'idée de l'infériorité ou de la supériorité de l'un ou l'autre sexe ou d'un rôle stéréotypé des hommes et des femmes;

J'y ai trouvé un message tempéré, un message qui n'est pas féministe comme je le craignais.

Je déteste le féminisme, sans pour autant renier ce qu'il a apporté par le passé en terme d'acquis sociaux; le féminisme a été la base de la mise en place de l'égalité des sexes. Aujourd'hui, le féminisme n'a plus lieu d'être dans sa forme revendicatrice, nous n'avons plus besoin de nous couper les cheveux et les jupes, ou de mettre le feu aux urnes. Revendiquer sa place dans la société au même niveau que les hommes, c'est un travail quotidien qui doit être intime et personnel, respectueux des efforts que les hommes eux aussi doivent développer dans l'autre sens, notamment en ce qui concerne les droits aux congés parentaux. C'est se leurrer que d'imaginer que les hommes ont l'entière possession des avantages sociaux. En ce qui concerne les bénéfices de la maternité, vous le voyez ci-dessus, même les Nations Unies pensent que les avantages féminins ne doivent pas être considérés comme de la discrimination vis à vis des hommes. Pourtant... c'en est, bien souvent.

Je déteste le machisme aussi, notez, sauf qu'en prime je n'y vois aucun intérêt.

 

En en-tête, vous avez vu, je vous ai fait un joli petit montage de photos de femmes actuelles. Je reviens d'un séjour parisien, un séjour de shopping, d'échange de fringues, de jeux de relooking chez H&M avec Melmelboo. Pour moi, être femme revendicatrice aujourd'hui, c'est en partie être comme ces femmes là; des femmes qui se permettent une totale liberté de style, émancipées d'un carcan vestimentaire social bien mieux que les hommes encore trop confinés au costume 3 pièces, dont la seule touche d'originalité est le choix entre Cesare Attolini et Kiton. Les femmes d'aujourd'hui écrivent des blogs qui parlent de sexe, comme Navie, manient les mots et les pires artifices comme n'importe quel homme politique, postulent pour les travaux publics et ne savent plus faire la cuisine. C'est dommage, finalement, qu'une partie d'elles ressemblent de plus en plus aux hommes sans parvenir à se trouver une nouvelle place. La femme d'aujourd'hui, en cherchant son émancipation, devient un calque du genre masculin. Et les hommes, dans le mouvement de résistance que cela provoque chez eux - une sorte de réaction épidermique en fait ! - copient les femmes. Bienvenue à l'unisexe.

En en-tête, j'aurais pu mettre un montage différent, qui vous aurait rappelé que la femme d'aujourd'hui n'est pas libre comme celle que je vous présente. La femme d'aujourd'hui continue de subir des mutilations sexuelles, n'a pas le droit à l'éducation, n'a pas le droit au mariage consenti, et continue de se faire frapper par son mari. Vous croyez, comme je le fis, que la femme en France tout du moins, n'est plus ainsi.

Dans un article précédent, je plaisantai sur les pubis étonnants et les "trésors" qu'on découvrait dans les petite culottes au CHU. On y trouve aussi les clitoridectomies et les infibulations. En soulevant un tee-shirt, on trouve les bleus sur le ventre et la peur dans les yeux. En discutant, on découvre la simulation de contractions pour ne pas rentrer à la maison.

 

Pour conclure, je vais vous rallier, défenseurs et détracteurs de la Journée de la Femme, car au final vous visez tous le même but: le jour où on en aura plus besoin.

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